Share-Net Burundi Twitter Debate: Does Gender Equity Threaten the Well-being of Men?

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April 20, 2023

Share-Net Burundi

‘To deny gender equity is to deprive the country of the potential that women represent’

In March, on International Women’s Rights Day, Share-Net Burundi organized a discussion on Twitter on the following topic: “Does gender equity threaten the well-being of men? “This discussion was initiated following the various reactions of Burundians on twitter in relation to equity, and relevant reflections have enriched the debate. To unpack this further, Share-Net Burundi approached some actors of change.

“The sustainable development of a society should be based on the contributions of all its members, otherwise it is a great loss for that society,” notes Christine Mbonyingigo, senior gender consultant.

Read her take on the situation in our article, or read it below.


Refuser l’équité des genres, c’est priver le pays de la richesse et du potentiel que représente les femmes

Dans la société burundaise, les femmes font encore face à des barrières socioculturelles qui entravent leur plein épanouissement. Nombreux sont ceux qui estiment que le potentiel des femmes ne peut pas être ignoré sans conséquences sur le développement du pays. À la veille de la clôture du mois de la femme, nous avons rencontré certains acteurs du changement pour faire le point.

Le développement durable d’une société devrait se fonder sur les apports de tous ces membres, sinon c’est une très grande perte pour cette société, si on en croit l’avis de Christine Mbonyingingo, consultante senior en genre, VIH et droits humains.

Pour elle, l’état des lieux sur l’équité au Burundi laisse à désirer et l’on pourrait se tromper si l’on croit que cela dessert seulement la femme. De l’avis de cette experte, ne pas donner à la femme, la chance de s’épanouir dans la société constitue un frein au développement du pays. « Imaginez ce que serait l’agriculture si les femmes étaient propriétaires terriens, si elles étaient en grand nombre monitrices agricoles, si elles avaient des outils aratoires plus performants, si elles avaient des petites industries de transformation et de conservation des produits vivriers ? Le Burundi pourrait exporter avec fierté des produits agricoles « Made in Burundi » et les familles vivraient beaucoup mieux »

Jean Baptiste Niyongabo, acteur en consolidation de la paix est du même avis : «Si l’accès aux ressources et à l’emploi est garanti pour tout monde et que toutes les formes de discrimination que subissent les femmes sont abolies, le développement ne tarderait pas à se manifester. Le pays profiterait de la contribution de tous. Au cas contraire, le développement n’est pas possible car, cette partie de la population mise de côté est forcée à la passivité, donc devient consommatrice de ce qu’elle n’a pas été permise de produire. »

Optimiste, Jean Baptiste assure qu’il y a une volonté politique manifeste pour changer les choses. Les femmes sont présentes dans différentes instances de prise de décision et un ministère est chargé de la promotion du genre.

La question du genre ne se résume pas à accorder “un peu de place au soleil” aux femmes

« Il faut plutôt une démarche précise permettant d’évaluer les inégalités, les discriminations et les disparités, en vue d’apporter des actions concrètes pour équilibrer les écarts et instaurer l’équité et l’harmonie sociale », analyse Christine Mbonyingingo. Pour elle, croire que le respect des quotas ou l’attribution des postes de responsabilité aux femmes suffit pour conclure qu’il y a équité du genre serait une très grande erreur.

Par ailleurs, Christine Mbonyingingo appelle au renforcement des capacités du mécanisme technique en charge de la sensibilisation sur question du genre qui est logé au ministère en charge de la solidarité nationale et des droits humains: «Les moyens alloués à ce mécanisme ne lui permettent pas de jouer efficacement son rôle dans un contexte marqué par la culture burundaise et les croyances religieuses qui considèrent souvent la femme comme une mineure, l’obligeant à demeurer dans l’ombre de son mari. Vous trouverez que lorsqu’un chef de famille décède et que la levée définitive de son deuil est effectuée, la famille ignore souvent l’épouse du défunt au profit du garçon dans la famille qui est désigné comme héritier, même si des filles plus âgées et leur mère sont présentes. Ces pratiques effacent la contribution des femmes et rendent la sensibilisation difficile. »

Comment accélérer alors la marche vers l’atteinte de l’équité des genres au Burundi ?

Selon le professeur d’université et chercheur sociologue Désiré Manirakiza, l’équité des genres remet en cause les habitudes et mentalités qui consacrent l’hégémonie masculine au détriment de la femme, acquises au fil des années. Elle bouleverse en donnant un accès égalitaire aux ressources et aux biens qui étaient jusqu’ici l’apanage des hommes, comme le pouvoir de prendre des décisions, la capacité à subvenir à ses besoins et le travail rémunéré, d’où la peur des hommes qui se sentent menacés.

Pour Désiré Manirakiza, il est essentiel alors de prendre conscience que la société ne change pas par décret. « L’obtention de l’équité des genres est un processus qui demande du temps, mais qui peut être accéléré en sensibilisant la population et en encourageant l’éducation et l’autonomisation des femmes. »

A Lutta Continua.


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